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Module 7 : Les jeunes qui s’épanouissent

Contexte

De nombreux jeunes sont confrontés à de multiples obstacles et n’ont pas accès aux aides, aux services et aux opportunités qui leur permettraient de s’épanouir. Malgré le grand nombre d’études portant sur la façon de promouvoir le développement positif des jeunes, il n’existait pas de synthèse globale de ces recherches pour servir de base à des programmes et services pour la jeunesse cohérents et fondés sur des données probantes. Pour combler cette lacune, le YMCA du Grand Toronto et Centraide du Grand Toronto ont entrepris une analyse de la littérature de recherche actuelle de 2002 à 2014 : Youth Who Thrive (disponible uniquement en anglais).

Introduction

La Commission des élèves du Canada et le Groupe d’évaluation des programmes sociaux de l’Université Queen’s ont procédé à l’analyse documentaire afin de synthétiser les meilleures recherches actuelles disponibles sur le développement des jeunes. Une description complète des ressources et de l’analyse documentaire est disponible à l’adresse suivante : www.youthwhothrive.ca.

Ce module résume l’ensemble de l’étude, en soulignant les facteurs essentiels qui aident les jeunes âgés de 12 à 25 ans à s’épanouir lors des transitions critiques de la vie. Il peut s’agir de facteurs tels que le passage à l’école secondaire ou la fin de la prise en charge, qui peuvent favoriser des résultats de santé à long terme tout au long de leur vie.

Par conséquent, le présent examen comprend

  • Examen et synthèse des besoins des jeunes par rapport à leur développement et aux transitions critiques.
  • Identification des résultats clés de la programmation qui concernent le développement et les transitions des jeunes.
  • Une discussion sur les interventions fondées sur des données probantes et sur la conception de programmes permettant d’obtenir des résultats.

Ressources :
Site web “Youth Who Thrive” (disponible uniquement en anglais).

Qu’est-ce que l’autonomie ?

Les jeunes ont la possibilité de participer, de s’exprimer ou d’agir en déterminant leurs propres choix et en agissant en fonction de leurs intérêts, valeurs et objectifs personnels.

Résultats en matière d’autonomie

Apprentissage (résultats cognitifs / d’apprentissage)
  • Lorsque l’environnement favorise l’autonomie, les jeunes affichent de meilleures performances et notes à l’école et dans les activités, une plus grande motivation pour l’apprentissage et une réflexion et un raisonnement plus approfondis.
  • Lorsque les jeunes ont le sentiment d’être plus autonomes en classe, ils sont plus enclins à participer aux activités scolaires, ce qui réduit la baisse de l’engagement des élèves qui tend à se produire avec l’âge.
  • Le soutien à l’autonomie de la part des membres du personnel enseignant et des parents est essentiel pour la réussite et la compétence scolaires, la recherche d’emploi et l’engagement professionnel.
Sentiment (résultats psychologiques / émotionnels)
  • Les jeunes sont plus susceptibles de se fixer des objectifs de vie et d’éprouver du bien-être si leurs parents/personnes en charge de la tutelle se comportent de manière à favoriser leur autonomie.
  • Les jeunes qui ont de l’espoir et qui sont plus compétents sur le plan émotionnel sont plus susceptibles d’avoir des émotions positives et d’être satisfaits de leur vie.
  • Les jeunes ont plus de chances d’avoir une bonne estime d’eux-mêmes et une bonne vitalité (c’est-à-dire un sentiment d’énergie) s’ils ont la possibilité de prendre des décisions et de s’engager de leur propre gré.
Comportement (résultats comportementaux / sociaux)
  • Une plus grande volition ou volonté est liée à une réduction des mauvais comportements et de la consommation d’alcool du début à la fin de l’adolescence.
  • Une autonomie accrue peut être bénéfique pour certains jeunes, mais un excès d’autonomie peut être préjudiciable pour d’autres. Par exemple, les jeunes qui ont plus d’autonomie et qui vivent dans des situations risquées ou dangereuses font état d’une délinquance plus élevée.
  • Les jeunes sont plus susceptibles de rechercher activement et d’accepter un soutien social s’ils bénéficient d’un soutien à l’autonomie de la part de leur famille.
  • Le personnel des programmes qui connait bien leurs jeunes et qui savent ce que disent les recherches disponibles sont en mesure d’utiliser ces connaissances combinées pour offrir des expériences d’autonomie dans des environnements positifs et sûrs. Cela permet aux jeunes de développer les compétences nécessaires pour utiliser l’autonomie de manière plus efficace dans des environnements plus risqués.

Ressources :
Facteurs critiques pour l’épanouissement des jeunes, (chapitre 4) (disponible uniquement en anglais).

Qu’est-ce qui aide les jeunes à s’épanouir ?

Qu’est-ce que l’appartenance ?

Les jeunes ont un sentiment d’appartenance et de connexion avec les autres.

Résultats de l’appartenance

Apprentissage (résultats cognitifs / d’apprentissage)
  • Les jeunes ont plus de chances d’être motivés pour apprendre, de réussir à l’école et de participer aux activités scolaires lorsqu’ils ont des relations de soutien entre membres du personnel enseignant et élèves et qu’ils ressentent un sentiment d’appartenance à l’école.
  • Une relation positive avec les pairs peut favoriser l’exploration et l’engagement professionnels.
Sentiment (résultats psychologiques / émotionnels)
  • Les jeunes sont moins susceptibles de se sentir déprimés s’ils ont un sentiment d’appartenance à la famille et à l’école.
  • L’appartenance aux pairs et aux membres du personnel enseignant est associée à l’espoir, à l’amélioration de l’adaptation psychologique et au bien-être.
Comportement (résultats comportementaux / sociaux)
  • La qualité des parents et les liens entre adultes sont associés à des taux de délinquance plus faibles.
  • Les relations entre membres du personnel enseignant et élèves sont associées à des taux plus faibles de mauvaise conduite et de problèmes disciplinaires à l’école.
  • L’apprentissage de normes sociales positives (telles que les relations appropriées avec les autres) auprès de la famille et des pairs est lié à une réduction des comportements antisociaux. Cette relation est si forte qu’elle neutralise toute influence négative provenant du voisinage ou de l’école.
  • Les mentorats jeunes-adultes avec des liens profonds (c’est-à-dire à long terme, étroits, fréquents et impliqués) sont efficaces pour soutenir l’acquisition de compétences sociales.

Ressources :
Facteurs critiques pour l’épanouissement des jeunes, (chapitre 5) (disponible uniquement en anglais).

Qu’est-ce que la compétence ?

Les jeunes possèdent les compétences nécessaires pour atteindre efficacement les objectifs souhaités.

COMPÉTENCE Résultats

Apprentissage (résultats cognitifs / d’apprentissage)
  • Lorsque les jeunes ont confiance en leurs compétences, ils sont plus susceptibles d’obtenir de meilleurs résultats à l’école.
  • La compétence perçue est associée à la réussite et aux performances scolaires.
  • Les jeunes qui sont plus compétents sur le plan social ont plus de chances de réussir à l’école et de poursuivre des études supérieures.
Sentiment (résultats psychologiques / émotionnels)
  • Les jeunes dont les compétences cognitives et comportementales sont plus élevées sont moins en détresse, jouissent d’un plus grand bien-être psychologique et déclarent moins consommer de substances psychoactives.
  • Les jeunes qui ont de l’espoir et qui sont plus compétents sur le plan émotionnel sont plus susceptibles d’avoir des émotions positives et d’être satisfaits de leur vie.
  • Les jeunes ayant des compétences sociales et physiques plus élevées ont une meilleure estime d’eux-mêmes.
  • La compétence émotionnelle est associée à une plus grande capacité d’adaptation et de réaction, ainsi qu’à une réduction des pensées dépressives, de l’anxiété et des troubles mentaux.
Comportement (résultats comportementaux / sociaux)
  • Les jeunes qui ont une plus grande compétence sociale ont tendance à avoir des taux plus faibles de comportement antisocial, de délinquance et de consommation de drogue.
  • Des compétences cognitives et comportementales/sociales plus élevées sont associées à l’attente d’une activité sexuelle et à l’utilisation accrue de contraceptifs.
  • La compétence physique est associée à la pratique du sport.
  • Les jeunes qui sont plus compétents sur le plan culturel ont tendance à valoriser la diversité, à avoir une meilleure santé physique, à retarder la gratification et à prendre des responsabilités.
Pratiques d’engagement en ligne qui soutiennent le modèle AAC

Pour favoriser l’autonomie, les relations et les compétences dans un paysage virtuel, il faut donner aux jeunes la possibilité de faire des choix significatifs et de diriger des projets, ce qui renforce leur sentiment de contrôle et d’autonomie. Créez un fort sentiment de communauté en encourageant la collaboration et les interactions entre pairs, en veillant à ce qu’ils se sentent connectés et valorisés. Fournir un retour d’information constructif et clair ainsi que des ressources pour les aider à développer et à mettre en valeur leurs compétences, renforçant ainsi leur sentiment de réussite et de croissance. L’équilibre entre ces éléments permet de créer un environnement virtuel favorable et stimulant.

Ressources :
Facteurs critiques pour l’épanouissement des jeunes, (chapitre 6) (disponible uniquement en anglais).

Lacunes de la recherche

Bien que les données de la recherche soient solides en ce qui concerne les besoins des jeunes en matière de développement, certaines questions doivent encore être étudiées et trouver une réponse. Les questions les plus importantes pour l’amélioration des programmes sont les suivantes :

  • Il existe des preuves solides que l’autonomie, la relation et la compétence sont des facteurs critiques du développement des jeunes qui mènent à des résultats positifs. Toutefois, nous ne savons pas s’il s’agit des seuls facteurs critiques.
  • Les programmes et pratiques fondés sur des données probantes peuvent ne pas être efficaces dans toutes les activités ou pour tous les jeunes. Les recherches ne sont pas suffisantes pour déterminer quels programmes ou pratiques sont les plus efficaces pour des jeunes spécifiques dans des contextes différents. Il est important d’adapter ces pratiques en tenant compte de ces jeunes.
  • Des programmes pour la jeunesse efficaces peuvent avoir des effets positifs sur les jeunes et les communautés. Toutefois, la manière dont ces résultats sont liés à la santé et au bien-être à long terme est moins évidente.
  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires sur les effets à long terme des interactions virtuelles sur le développement social et émotionnel. En outre, il convient d’étudier plus avant l’impact des technologies émergentes sur la santé mentale et les résultats de l’apprentissage, ainsi que la manière d’intégrer efficacement les nouvelles méthodes d’engagement dans les cadres de développement existants.

En comblant ces lacunes, il est possible de mieux comprendre l’évolution des besoins des jeunes.

Ressources :
Facteurs critiques pour l’épanouissement des jeunes, (PDF) (disponible uniquement en anglais).

Deux nouvelles caractéristiques du développement positif des jeunes

L’analyse documentaire de Youth Who Thrive a permis de découvrir deux nouvelles caractéristiques clés du développement positif des jeunes, qui s’ajoutent aux 8 caractéristiques originales d’Eccles et Gootman présentées dans le module 4. Ces deux nouvelles caractéristiques clés reconnaissent que les programmes et les initiatives doivent tenir compte du caractère unique de chaque jeune.

Assurer la diversité des expériences

Les programmes qui soutiennent le mieux le développement des jeunes comprennent l’étendue et la profondeur de la programmation. L’étendue (variété de la participation) est plus importante dans certains cas que la fréquence. La participation à plusieurs programmes protège les jeunes des lacunes d’un programme individuel et leur offre davantage d’opportunités d’accroître leur autonomie, leurs relations et leurs compétences. En outre, la participation intentionnelle à une diversité de perspectives et d’expériences au sein d’un programme est une pratique prometteuse. Lorsque les jeunes font l’expérience d’un nouveau défi ou d’un contexte différent de leur norme, ils sont mieux préparés à la transition vers l’âge adulte.

Personnalisez programmation

Les programmes pour la jeunesse doivent être aussi larges que possible (macro) tout en répondant aux besoins spécifiques de leur population (micro). Cet équilibre est atteint en coordonnant et en collaborant avec tous les partenaires du programme, y compris les jeunes. Les programmes peuvent répondre efficacement aux besoins spécifiques de certains jeunes en les faisant participer à la planification du programme et à la prise de décision. La participation des jeunes à la prise de décision au sein du programme et de l’organisation accroît l’autonomie, les relations et les compétences. L’apport des jeunes est également un facteur unique de développement réussi et de résultats positifs.